OSCAR WILDE, Grand Auteur Classique
Fils d’un chirurgien réputé et d’une femme de lettres engagée dans la littérature irlandaise, Oscar Wilde fait de brillantes études à l’université d’Oxford.
Encouragé par John Ruskin, porte parole du mouvement « esthète » prônant la recherche du « beau », il adhère à son tour à ce courant artistique. Il développe alors sa théorie de l’esthétisme et part aux Etats-Unis où il prendra part au féminisme. A Londres, où il s’installe plus tard, il choque la société mondaine par ses extravagances, son cynisme et ses pièces de théâtre.
C’est en 1891 qu’il publie Le Portrait de Dorian Gray qui lui assurera tout son succès.
FIGURE MAJEURE DE LA LITTERATURE
Oscar Wilde est né à Dublin en Irlande le 16 octobre 1854 et mort dans la misère à Paris le 30 novembre 1900. Après des études brillantes dans sa ville natale, il entre au Magdalen Collège d’Oxford où il fréquente Ruskin et Pater.
Séduit par les fastes du catholicisme, il reste protestant pour obéir à son père, puis devient franc-maçon en 1875. Après un séjour en Grèce au printemps 1877, il s’enthousiasme pour l’hellénisme. Brillant causeur dans les salons londoniens, célèbre pour ses réparties spirituelles et son élégance raffinée, il devient l’auteur à la mode. Sa célébrité dépasse les frontières, on l’invite aux États Unis. Il s’installe à Paris en janvier 1883 et devient la coqueluche des décadents français.
Il écrit La Duchesse de Padoue, Véra ou les nihilistes. De retour en Angleterre, il devient rédacteur en chef du magazine féminin et féministe «The Woman’s world» de 1887 à 1889, il cultive son personnage de dandy. Il publie des contes : Le Prince heureux et autres contes (1888), Une maison de grenades (1891), des nouvelles : Le Crime de Lord Arthur Savile et autres histoires (1891) et des essais réunis en 1891 dans Intentions. Son seul et unique roman, Le Portrait de Dorian Gray (1891) marque encore une étape dans sa gloire. Il écrit directement en français Salomé pour Sarah Bernhardt. Puis viennent les comédies qui vont faire de lui l’auteur dramatique le plus encensé de Londres et Paris : L’éventail de Lady Windermere et, entre 1892 et 1895, Une femme sans importance, Un mari idéal et L’importance d’être constant. En 1892, il vit une passion tumultueuse avec Lord Alfred Douglas. Le père de ce dernier, le marquis de Queensbery, le provoque. Wilde intente un procès au marquis pour diffamation et le perd. Un second puis un troisième procès font de Wilde un accusé, puis un coupable. Il est condamné à deux ans de travaux forcés pour «indécence et sodomie» (mai 1895). En prison, il écrit De Profundis et La Ballade de la geôle de Reading ainsi que deux lettres sur les conditions de vie des prisonniers de 1897 à 1898. Ruiné et amer, il fuit Londres, s’installe à Dieppe, puis à Paris et y meurt en 1900.
LE PORTRAIT DE DORIAN GRAY, SON UNIQUE ROMAN
Publié dans sa première version le 20 juin 1890, The Picture of Dorian Gray est le produit d’une commande de l’éditeur américain J.M Stoddart pour sa revue, le Lippincotts Monthly Magazine.
Il parait en volume augmenté de six chapitres l’année suivante aux États-Unis et en Angleterre et déclenche une tempête de protestations parmi les critiques anglais bien que sa qualité littéraire ne soit pas mise en cause. À l’instar du Scots Observer, qui mène campagne contre le roman aux côtés du Daily Chronicle et de la St James Gazette, la plupart des critiques reconnaissent à Wilde « de l’intelligence, de l’art et du style». Ils lui reprochent en revanche de compromettre ses qualités en illustrant des thèmes qui portent atteinte à la morale publique. « Art travesti » que celui de Wilde, « car son intérêt est d’ordre médico-légal ; il travestit la nature, car son héros est un monstre ; il travestit la morale, car l’auteur ne dit pas assez explicitement qu’il ne préfère pas un itinéraire de monstrueuse iniquité à une vie droite, saine et sensée ».
Mais Wilde n’est pas pour rien dans l’ampleur que prend la controverse. Il ne se dérobe pas face aux critiques et choisit de répondre avec vigueur à chacune des objections de ses détracteurs. Sa défense est pour lui l’occasion de mettre en lumière, et parfois même de préciser, les lignes du programme qu’il vient de développer dans son essai Le Critique comme artiste (1891). Elle tient dans l’affirmation de l’indépendance que l’art doit maintenir vis-à-vis de la morale, et plus généralement dans la supériorité de l’Esthétique sur l’Éthique.